Quand on parle de l’impact environnemental du numérique, il y a un chiffre qui fait souvent régir. Il s’agit de la contribution aux gaz à effet de serre du numérique : 4% (source).
Beaucoup de gens estiment que la contribution du numérique est plutôt faible et se questionnent quant à l’intérêt à faire preuve de sobriété dans ce secteur. En effet, ne vaut-il pas mieux s’intéresser aux autres secteurs comme le transport responsable de 43% des émissions en France (source) ?
Cette remise en question permet d’expliquer deux notions clé :
Les problèmes environnementaux ne se résument pas uniquement au dérèglement climatique.
Le secteur du numérique est responsable d’une large pollution des sols, de l’air et de l’eau de manière locale. En effet, les procédés d’extractions et de raffinage de minerais engendrent une grosse pollution sur ces sites. De même, les déchets électroniques sont très mal gérés et finissent majoritairement dans des décharges illégales très polluantes (source). Cela entraîne des problèmes de santé chez les humains et participe à la destruction de la biodiversité.
Décharge à proximité d’habitations
De même, le numérique est un gros consommateur d’eau pour l’extraction de minerais. Or, les minerais se trouvent souvent dans des régions à forte tension hydrique ( source ). L’eau vient alors à manquer pour la consommation des populations locales ou pour leur agriculture.
Le numérique croît de manière exponentielle.
Une autre notion clé quand on parle de l’impact du numérique est son essor. Quand on regarde les chiffres qui quantifient les usages numériques comme le trafic par exemple on remarque qu’ils doublent tous les trois à cinq ans ( source ).
S’il en allait de même avec les émissions de gaz à effet de serre, le numérique serait responsable d’un tiers des émissions mondiale d’ici 10 ans ! (les autres secteurs ayant globalement stabilisé leurs émissions ces dernières années, source ). Heureusement, les avancées technologiques permettent de limiter les émissions de gaz à effet de serre, mais on est tout de même sur une augmentation de l’ordre de 8% par an ( source ).
Mais attendez, les 4% de contribution aux émissions de gaz à effet de serre du numérique datent de 2018. Je n’ai pas d’évaluation plus récente, mais si la projection du Shift Project est correcte, on devrait déjà dépasser les 6% aujourd’hui et peut-être 8% dès 2025 ( source )…