Neuf états, dont la France et les Etats-Unis, ont signé un accord sur les principes pour le développement de la 6G .
Cet accord propose une projection sur une hypothétique technologie future sans que l’on sache encore vraiment à quoi cela pourrait servir. Pour être honnêtes, on a des idées sur les usages de la 5G, mais encore très peu d’applications effectives. On parle de médecine, de réalité virtuelle et augmentée… mais ce sont des usages très peu répandus.
Pour preuve au deuxième trimestre 2023, seuls 13% des clients mobiles étaient passés sur une offre 5G . Pourtant, cette technologie est disponible depuis début 2021.
L’impact environnemental d’un nouveau réseau
Changements de téléphones mobiles
On ne le répètera jamais assez, mais la principale source d’impacts environnementaux du numérique provient de la fabrication des terminaux. La mise en place d’un nouveau réseau rend les téléphones existants obsolètes.
Les personnes les plus tech savvy seront prêtes à prendre un nouveau téléphone quand bien même leur téléphone actuel leur convient. Les personnes qui attendront d’arriver à leur renouvellement naturel de téléphone auront beaucoup plus de mal à valoriser leur ancien appareil qui risque de se retrouver au recyclacle plutôt que sur les marchés de seconde main.
C’est là le plus grand problème d’un nouveau réseau.
Construction d’un nouveau réseau
Construire un réseau à l’échelle d’un pays n’est pas une tâche anecdotique. En France, elle doit être réalisée 4 fois (un réseau par opérateur). Ces derniers étant des entreprises privées, les zones les plus denses et donc les plus rentables sont réalisées en priorité. Cela contribue au clivage ville-campagne. Ces dernières sont souvent délaissées car les investissements n’y sont pas rentables économiquement.
Pour information, même la 4G n’est pas encore totalement déployée. Le “ New Deal Mobile “ qui contraint les opérateurs à developper leur réseau 4G depuis 2018 est toujours en cours. En octobre 2023, il restait encore 1 761 antennes 4G à déployer (sur 2 613 antennes existantes).
Outre les coûts financiers et environnement de la construction des nouvelles antennes, le renouvellement continuel des réseaux contribue à marginaliser les usagers des zones les moins denses.
Amélioration de l’efficacité énergétique
L’ Arcep a publié une étude comparant les impacts énergétiques entre un scénario consolidation du réseau 4G et développement du réseau 5G . Cette étude prouvait une large amélioration dans les zones denses avec la 5G et une amélioration modeste dans les zones les moins denses.
Mais cette étude s’est réalisée sur un périmètre de consommation constant. Elle ne sera valable que si nous ne développons pas de nouveaux usages. Or, on le sait c’est l’objectif principal de la mise en place d’un nouveau réseau…
Les usages mobiles sont en croissance exponentielle, il faut évidemment s’attendre à un effet rebond avec l’avénement d’une nouvelle technologie…
Conslusion
Pour résumer :
- Le réseau 4G n’est pas encore totalement déployé en France
- Seulement 13% de la population a commencé à migrer vers une solution 5G
- La mise en place d’un nouveau réseau a des conséquences environnementales catastrophiques
- Il n’y a pas d’usages avérés pour la 5G et encore moins pour une hypothétique 6G
La 6G ? Non merci !
Pour aller plus loin
Je vous invite à consulter les sources de cet article :
- Arcep
- Ministère de l’économie et des finances