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SIMBIOS
Vous pouvez écouter cet article en podcast

Cet article fait partie de la série concernant les crises environnementales, il aborde les impacts des radiations ionisantes.

De quoi parle-t-on ?

Le monde est entouré par de nombreux rayonnements. Les types de rayons les plus connus sont ceux qui sont visibles qu’on appelle donc lumière. Mais d’autres rayonnements sont invisibles pour les humains et peuvent avoir divers usages (téléphonie, micro-ondes…).

On différencie généralement les rayonnements en fonction de leur fréquence. Les rayonnements avec les plus hautes fréquences sont appelés les rayons X et gamma. Ces derniers peuvent avoir des propriétés ionisantes, c’est-à-dire qu’ils peuvent transformer un atome en ion (en enlevant un électron).

Quel est le problème ?

Au-delà d’un certaine quantité, les radiations ionisantes peuvent altérer le fonctionnement des organes et tissus. Cela peut se manifester par des rougeurs, la perte de cheveux ou encore des brûlures.

Sur le long terme, des radiations même suffisamment faibles pour ne pas déclencher les symptômes mentionnés plus haut augmentent les risques de cancers ou cataractes notamment pour les personnes les plus jeunes.

Comment mesure-t-on les radiations ionisantes ?

Il existe trois unités pour mesurer les radiations ionisantes.

  • Le Becquerel (Bq) mesure l’activité radioactive et donc le rayonnement ionisant induit.
  • le Gray (Gy) mesure la dose absorbée (par la matière ou l’humain)
  • le Sievert (Sv) mesure l’impact du rayonnement sur le vivant (une dose absorbée sur la main n’a pas le même impact que dans le cerveau)

L’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) propose une belle analogie avec des pommes .

D’où viennent les radiations ionisantes ?

Exposition naturelle

Il existe de nombreux phénomènes naturels qui exposent le vivant à des radiations ionisantes. Par exemple :

  • le rayonnement cosmique
  • les éléments radiatifs contenus dans le sol
  • l’ingestion ou inhalation d’éléments radioactifs naturels (radon, poissons)

Tabagisme

L’ingestion de radionucléides présents notamment dans la fumée de cigarette augmente l’exposition aux radiations ionisantes.

Aviation

Le fait de prendre l’avion vous expose un peu plus aux radiations ionisantes notamment cosmiques (car ces dernières augmentent avec l’altitude).

Usages médicaux

Vous aurez sûrement reconnu leur nom quand je les ai cités plus haut. Les rayons X ont beaucoup d’usages médicaux, notamment lors des radiographies. Il arrive également qu’on injecte des produits radioactifs dans le corps pour réaliser une image à l’aide d’une caméra à scintillation.

De même la chimiothérapie qui vise à détruire les cellules cancéreuses utilise des rayons X et/ou gamma en utilisant leur propriété ionisante.

Dans tous les cas de figures, le bénéfice des actes médicaux est largement supérieur au risque lié à l’exposition aux radiations.

Les usages nucléaires

Les usages nucléaires (notamment la production d’électricité) exposent relativement peu les Français·es aux radiations ionisantes. Nous sommes toutefois légèrement exposés aux radiations suite à des usages nucléaires. Même des dizaines d’années après, nous sommes toujours exposés aux radiations des essais nucléaires et à l’accident de Tchernobyl.

Où en est-on ?

Les faibles doses

On parle souvent d’un seuil à 100 mSv qui est la valeur choisie pour définir ce qu’est une faible radiation. En effet, les études ont prouvé que le risque de cancer augmentait de manière indiscutable au-delà de ce seuil.

En France

En fonction de nos modes de vie, nous pouvons avoir une exposition très différente. Certains comportements comme le tabagisme augmente les radiations reçues. Certaines régions sont plus exposées que d’autres aux radiations naturelles. Toutefois l’IRSN propose une moyenne nationale qui se situe à 4,5 mSv.

Origine Radiations (en mSV/an)
Usages médicaux 1,5
Radon 1,5
Rayonnements du sol 0,63
Eau, alimentation et tabac 0,55
Rayonnements cosmiques 0,32
Usages nucléaires 0,012
Total 4,5

Tableau résumant l’ exposition moyenne en France selon l’IRSN

Les installations nucléaires (centrales et industries) ont peu d’impacts sur l’exposition française moyenne. Cela ne dépasse pas 0,001 mSV/an pour les personnes habitants proche d’une installation.

Concrètement nous sommes essentiellement exposés à des radiations naturelles (plus de 2/3 des radiations moyennes). La part artificielle est quasiment exclusivement destinée à des soins médicaux.

Quelle est la place du numérique ?

Vous l’aurez probablement déduit d’après les informations plus haut, le numérique a très peu d’impact sur les radiations ionisantes. Même en France avec une électricité majoritairement nucléaire, nous sommes loin des seuils.

Le JRC (Joint Research Centre) propose une limite planétaire à 5,3 · 1014 kBq par an.

D’après une étude ADEME-ARCEP , le numérique en France est responsable de 9.8 · 1010 kBq soit moins de 1,7% de la limite planétaire ramenée à la population française.

Que peut-on faire ?

Si nos usages numériques n’ont que très peu d’incidence sur notre exposition aux radiations ionisantes, il existe tout de même des facteurs à risque :

  • le tabagisme : inhalation de substances radioactives dans l’organisme
  • l’avion : plus grande exposition au rayonnement cosmique ( évaluer la dose de radiations d’un vol )
  • le lieu de résidence : en France certaines régions sont plus exposées aux rayonnements ionisants naturels (voir la carte plus bas)
  • l’alimentation : les produits de la mer contiennent un peu de substances radioactives
Potentiel Radon des formations géologiques en France

La carte de l’exposition au radon en France (source IRSN): la Bretagne et les montagnes sont les plus impactées.

Déterminez votre exposition

Pour savoir où vous en êtes, l’IRSN propose un outil qui permet de calculer en 2 min votre exposition personnelle aux radiations en fonction de votre lieu d’habitation et de vos modes de vie.

Sources

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